Herlincourt : pas moins de dix fautes par personne à la dictée de Sillons de Culture !

Texte et photos : Marie-Christine Vion

Le dernier jeudi de chaque mois, c’est dictée avec Sillons de Culture ! Le rendez-vous du mois de mai était organisé à Herlincourt où le maire, Philippe Armand, a accueilli une quinzaine de participants. Claude Devaux a invité Paul Picavet à lire le texte du jour : la lettre d’une épistolière finaliste adressée à un président de jury. Sous l’égide du maître du jour, la lecture a commencé, provoquant quelques interrogations sur les accords et mots de vocabulaire : une bonne occasion de revoir ses règles et d’apprendre de nouveaux mots comme « psittacisme ». Une fois la dictée terminée, chacun a pu relire son texte,  puis à l’aide du corrigé, compter ses fautes : pas de honte, personne n’a fait zéro faute, ni même moins de dix ! Chacun a pu s’interroger sur ses erreurs et échanger avec ses camarades autour d’un jus de fruits et quelques biscuits. La prochaine dictée aura lieu le jeudi 29 juin à Boubers-sur-Canche. Entre-temps, l’association organise , le mardi 13 juin, un voyage à Rouen à l’occasion de l’Armada, le plus grand rassemblement de grands voiliers au monde – il reste quelques places de disponibles. Forte actuellement d’environ 160 adhérents, Sillons de Culture espère retrouver d’ici la fin d’année le seuil de deux cents membres, comme avant la crise sanitaire.

Contact : Sillonsdeculture@orange.fr

Le texte de la dictée
Monsieur le Président du jury,
Votre missive me convoquant obligeamment m’est parvenue avant-hier, et je ne vous cèlerai pas que je l’ai décachetée diligemment.
C’est à la mi-mars que, par ouï-dire, je me suis laissé subjuguer par votre concours et que je m’y suis fait inscrire. Au diable les pique-niques bucoliques et les après-midi de lèche-vitrines! Enfermée à double tour dans ma thébaïde, combien d’heures ai-je travaillé, cloîtrée, disséquant assidûment les dictionnaires! Combien de porte-plume se sont relayés sur mon pupitre! Combien de blocs-notes, de pense-bêtes ai-je remplis! Pis : le virus de l’orthographe m’a rendue tout à la fois irascible, quasi insomniaque et tremblotante. J’ai même frôlé le psittacisme ! Mais brisons là, car me voici aujourd’hui intra-muros… Qu’on me croie ou non, débarquant à Paris, ce matin-même, je me suis trouvée désorientée. Quelque labyrinthiques que m’aient paru les couloirs du métro, je suis parvenue à grand-peine au lieu dit. Là, je dus chapitrer deux concurrents qui, s’étant voulus fort élégants dans des complets gorge-de-pigeon rehaussés de cravates bleu barbeau, se seraient entre- déchirés, voire entre-tués pour des graphies ambiguës. Je vis même un timonier atrabilaire risquer une échauffourée avec des mariniers tatillons pour un plus-que-parfait obsolète.
Ah ! Le subtil roulis des bateaux! Y avait-il un pied-à-terre plus extravagant, si ce n’est un bathyscaphe ! Quoi qu’il en soit, j’espère que vous ferez mouche; sinon, bonjour les ex aequo…
Une épistolière finaliste


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