Guillaume Dulary ne le crie pas sur tous les toits mais il est l’un des meilleurs apprentis de France. Le jeune ouvrier s’est rendu mercredi dernier à la faculté de la Sorbonne, à Paris, où il y a reçu la médaille d’or du concours de meilleur apprenti de France catégorie couverture bâtiment, autour d’un généreux verre de jus d’orange. Un métal qui vient récompenser cinq mois d’un travail acharné : « Pendant cinq mois j’ai essayé de fournir un travail régulier, jusqu’à dix heures au soir. A partir du mois de mai, une certaine pression s’installe, j’ai donc mis les bouchées doubles, je travaillais jusqu’à minuit, une heure du matin sur mon projet. »
Un parcours atypique pour le Fortelois
Après avoir obtenu un bac S en 2016, Guillaume a étudié le dessin en école d’arts mais il a abandonné rapidement pour se lancer dans le bâtiment. Un domaine qui l’intéresse depuis tout petit notamment grâce à son paternel : « Depuis que j’ai trois ans je baigne dedans, je travaille toujours dehors, je manipule les outils. Mon père n’est pas vraiment du métier mais j’ai beaucoup travaillé avec lui. » Guillaume débute comme “manœuvre” dans la SARL Lelièvre, spécialisée dans les travaux de couverture, puis il rentre à l’université des Compagnons du Tour de France à Arras. Il y reprend une formation complète en se spécialisant dans la couverture-bâtiment ce qui lui permet de continuer à travailler dans son entreprise, en apprentissage. En deuxième année de CAP, il décide de s’inscrire au concours des Meilleurs Apprentis de France : « Mon ancien beau-frère et collègue, Émilien, avait participé et avait gagné en 2012, c’était une source de motivation, je me suis dit “Aller je vais tenter !” »
Un problème informatique… la tuile
De janvier à mai 2019, l’apprenti se consacre pleinement à la réalisation de la maquette d’un toit et de son dossier avec pour premier objectif le concours régional. « Une fois, il y avait un anniversaire dans ma belle famille, je n’y suis pas allé, j’ai préféré avancer sur ma maquette. Parfois, j’avais l’impression de ne plus vivre », rigole Guillaume. Cependant, le meilleur apprenti couvreur de France aurait pu ne pas être Ternésien : « La veille de la date butoir, je pensais finaliser mon dossier tranquillement mais j’ai eu un bug informatique, j’ai tout perdu, j’ai cherché des solutions toute la journée mais rien à faire, j’ai pensé à abandonner. » Finalement, Guillaume remonte son dossier en une soirée et termine à la première place régionale parmi mille deux cents candidats. Il décide alors de s’attaquer à l’étage supérieur : le concours national. Là aussi, son projet est récompensé par la médaille d’or : « C’est un plus dans le CV mais c’est surtout une fierté d’avoir réussi ça, c’est un truc à faire au moins une fois ! » Son CAP en poche, Guillaume poursuit avec un Brevet Professionnel, toujours en apprentissage et toujours dans la même entreprise, la SARL Lelièvre, qui compte désormais dans ses rangs deux primés de ce concours avec Guillaume et Émilien.