Finding George Chapitre 1 : la French Connection

Ait Issafen (Maroc), 2018/07/05, 4.50 pm

« C’est mon premier voyage en France et j’ai besoin d’amis. » La lettre du sergent Bornemeier s’est rapidement diffusée dans le Ternois et les réponses ont afflué. En lisant les messages des habitants, Erik découvre que deux avions se sont écrasés à Monchy-Cayeux durant la Seconde Guerre mondiale : l’un sur la route de Fleury, l’autre en direction d’Eps. Reste à déterminer lequel était celui du lieutenant George Wilson. Au regard de ces nouveaux éléments, le sergent corrige son programme : à son arrivée à l’aéroport Charles-de-Gaulle, il filera directement dans le Pas-de-Calais. Tant pis pour l’hommage au cimetière américain de Colleville-sur-Mer, Normandy, l’urgence est de se rendre sur les lieux du crash du lieutenant Wilson. D’autant plus que, après avoir diffusé l’avis, le Gobelin a annoncé qu’il pourrait avoir « d’excellentes nouvelles concernant les recherches ». Devant son ordinateur, Erik Bornemeier détaille la situation à Sonni, sa femme restée outre-Atlantique et gagnée par les larmes lorsqu’elle découvre la mobilisation des habitants du Ternois pour retrouver son grand-oncle. Le sergent en réfère ensuite au colonel David, un grand gaillard que la nouvelle ébranle autant que les années. Plutôt que des larmes, le colonel verse un grand verre d’eau locale pour trinquer à la fin de sa mission marocaine et au début d’une nouvelle aventure : demain, il suivra son subordonné sur les mystérieuses terres de Monchy-Cayeux à la recherche du lieutenant Wilson.

Monchy-Cayeux (France), 2018/07/06, 14.07 pm

Dans deux heures, l’équipe de France disputera sa place en demi-finale de la coupe du monde face à l’Uruguay. « Pas d’Edison Cavani, tant mieux pour la France, tant pis pour le spectacle », regrette le Gobelin, au volant de sa Gobmobile. Le chroniqueur file vers Monchy-Cayeux où il espère glaner quelques informations sur la disparition du lieutenant Wilson. Direction la mairie pour rencontrer l’adjointe, Marie-Christine Rigaut, qui a déjà mené sa petite enquête. Mais c’est une autre Marie-Christine, Bonvarlet celle-ci, qui fait vibrer le Gobmobile : « Allô, le Gobelin ? J’ai l’ancien maire de Monchy qui déjeune à la maison et il vient de nous parler d’un avion qui s’est écrasé pendant la guerre. J’ai vu ton article, alors j’ai pensé à toi. Tu peux passer si tu veux. » Occasion inespérée, invitation acceptée, quitte à écourter la visite à la mairie. La secrétaire annonce d’ailleurs que les archives ne comportent aucune mention du crash d’un avion américain le 8 juillet 1944. Le sergent Bornemeier avait envoyé un e-mail au village, sans résultat immédiat, mais la curiosité de Marie-Christine Rigaut avait été éveillée. L’adjointe a interrogé les anciens, fait le tour des cimetières à la recherche d’un soldat américain et ne semblait pas avoir trouvé grand-chose. Pourtant, à peine arrivée en mairie, elle propose au Gobelin de se rendre sur le lieu du crash. Le journaleux n’a pas le temps de s’étonner et suit l’adjointe qui grimpe la rue d’Hestrus et s’arrête au premier carrefour, sur un coteau de la Vallée Blanche. De sa main aux ongles bleu-blanc-rouge, elle montre un vaste champ de blé, bordé de pâtures encore marquées par les bombardements et de bois abritant des blockhaus délabrés. Les cicatrices de la Seconde Guerre sont bien visibles, mais pas la moindre trace du crash d’un bombardier parmi les épis dressés. Les témoignages convergent et affirment qu’un avion s’est écrasé là durant la guerre, mais aucun n’atteste qu’il s’agit du B17 du lieutenant Wilson. Sauf celui de l’ancien maire de Monchy-Cayeux.

À un jet de grenade du champ, Jean-Claude Goethals préside la table du déjeuner chez Marie-Christine Bonvarlet. Il répète au Gobelin son histoire : à la fin de la Seconde Guerre, un avion s’est écrasé dans la Vallée Blanche. Il détaille : « Un membre de l’équipage a réussi à s’échapper, un autre est mort et sept ont été capturés par les Allemands. » Soit neuf membres d’équipage. Un B17 en comptait normalement dix, sauf celui du lieutenant Wilson : le 8 juillet 1944, le mitrailleur affecté à la queue du bombardier n’a pas embarqué. La Vallée Blanche est bien le lieu que cherche le sergent Bornemeier. Le Gobelin prend note puis congé. Une heure plus tard, Raphaël Varane ouvre le score contre l’Uruguay. Autour du sergent Bornemeier et du colonel David, les passagers du vol Marrakech-Paris exultent à l’annonce du commandant de bord : « Mesdames, Messieurs, la France mène 1-0 contre l’Uruguay. »


To be continued…


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