De l’épicerie de St-Pol aux vignes du Béarn, Christian Lombart n’a pas oublié ses racines

Installé dans le Béarn depuis trente ans, Christian Lombart est revenu sur sa terre natale avec un petit accent chantant : « Je sais toujours parler le ch’timi, mais je peux aussi chanter comme Jean Lasalle à l’Assemblée nationale ! » Cet ancien Saint-Polois est aujourd’hui un artisan de la vigne installé dans le Béarn où il cultive un petit vignoble de Jurançon. Mercredi, il était de retour sur sa terre natale pour faire découvrir ses vins blancs et trinquer avec ses vieux amis. « Je suis né au 26, rue d’Hesdin, à l’ancienne épicerie centrale. J’ai effectué toute ma scolarité ici, à Saint-Anne Saint-Louis, puis au lycée Châtelet avec mes copains », se souvient Christian Lombart. Il a quitté le Ternois à la fin des années soixante-dix pour entamer sa carrière professionnelle dans l’industrie fromagère. Son activité professionnelle l’a entraîné à travers la France, jusqu’au Béarn où il s’est installé dans un ancien vignoble : « Ma mère travaillait beaucoup et j’étais souvent dans la ferme de ma grand-mère à Prédefin où j’ai découvert l’univers agricole. Je n’ai jamais pu m’installer dans un pavillon, il me fallait une ferme. » En 1997, lorsqu’il arrive à Monein, à quelques kilomètres de Pau, il dégote une ferme avec 1,5 hectare de vignes abandonnées et se met en tête de faire revivre le vignoble.

« Le plaisir, c’est de travailler la terre : la vigne vous rend ce que vous lui apportez »

« J’ai planté mes premiers cépages en 2002 et j’ai développé le vignoble parallèlement à mon activité professionnelle. J’étais déjà dans la fermentation avec les fromages, j’ai appris à m’occuper de la vigne avec mes voisins. Pour moi, le plaisir est de travailler la terre : la vigne vous rend ce que vous lui apportez. Cultiver un hectare de Jurançon, ça représente trois cents heures de travail manuel. Je fais tout moi-même, sauf les vendanges qui se font avec les copains. » Quelques vieux amis du Ternois viennent lui rendre visite dans le Béarn, mais chaque année, Christian Lombart revient à Saint-Pol pour revoir la famille et se recueillir sur la sépulture de ses parents : « Je suis à la retraite depuis deux ans et j’en profite pour faire découvrir le Jurançon, comme aujourd’hui à Saint-Pol. De mon expérience commerciale, j’ai gardé le goût des autres et du contact. J’ai sans doute le plus petit vignoble du Jurançon, je ne produis que trois mille bouteilles par an et j’en vends à peine la moitié, les autres sont proposées à la dégustation ou aux amis. » Comme l’année dernière, il a embarqué avec lui quelques bouteilles de Jurançon qu’il a proposées à la dégustation aux Caves Saint-Poloises. Amateurs de vins et copains d’hier se sont succédé autour de la table, échangeant souvenirs et considérations actuelles autour d’un verre de blanc sec ou moelleux. Malheureusement, la production de Christian Lombart est trop limitée pour que ses vins puissent être proposés chez le caviste polopolitains, mais le Saint-Polois du Béarn reviendra l’année prochaine avec sa nouvelle cuvée. Adishatz !

Le samedi 20 octobre, ce sera au tour de l’acteur-vigneron Pierre Richard de présenter ses vins aux Caves Saint-Poloises de 10h30 à 17h30.

L’abus d’alcool est dangereux pour la santé.

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