Infirmiers, médecins, kinésithérapeutes, ergothérapeutes, pharmaciens, sages-femmes, infirmières en pratique avancée, dentistes ou encore orthophonistes sont invités à rejoindre la nouvelle communauté professionnelle territoriale de santé – CPTS : « L’objectif est de coordonner l’ensemble des professionnels de notre territoire et de travailler ensemble sur un projet de soins correspondant aux besoins des habitants. Cela permettra également aux acteurs de la santé de mieux se connaître et se comprendre, et peut-être d’en attirer de nouveaux », prédit Alexandra Payen. Infirmière à la maison de santé de Pernes, elle a été désignée présidente de l’association qui vise à fédérer les acteurs de la santé sur un territoire correspondant peu ou prou à celui de TernoisCom, avec cent-dix-neuf communes et plus de quarante-et-un mille habitants. Cette CPTS a émergé suite à la crise de la Covid : « Deux infirmières de Saint-Pol ont initié la démarche après avoir fait face à certaines difficultés et à l’isolement durant la pandémie. Nous y avons réfléchi depuis 2021, la gestation a été longue mais maintenant, le projet est prêt à être lancé et ne demande qu’à grandir. » Une première réunion de présentation s’est tenue la semaine dernière avec quelque soixante-dix professionnels de santé, désireux de travailler ensemble.
« Pour les patients, ça ne changera pas leurs habitudes, mais ils pourront bénéficier d’un meilleur parcours de santé et d’une meilleure qualité de soins, avec des professionnels qui pourront faire évoluer leurs pratiques. »
Alexandra Payen, présidente de la CPTS du Ternois
« La CPTS doit permettre d’éviter l’épuisement professionnel à cause de l’amplitude horaire et de la charge de travail. La coordination permet de créer des protocoles avec les médecins prescripteurs, ce qui permet aux infirmiers de monter en compétence et de libérer du temps médical pour les généralistes, notamment pour l’accueil non-programmé », détaille Christelle Priem, secrétaire de l’association. Le réseau contribuera également à rompre l’isolement de certains professionnels qui pourront échanger sur leurs difficultés et des conseils, ou encore trouver des solutions pour orienter au mieux les patients vers d’autres professionnels. « L’objectif est de travailler tous ensemble, mais chacun gardera sa singularité. Pour les patients, ça ne changera pas leurs habitudes, mais ils pourront bénéficier d’un meilleur parcours de santé et d’une meilleure qualité de soins, avec des professionnels qui pourront faire évoluer leurs pratiques », explique Alexandra Payen, ravie de constater que la démarche a déjà séduit bon nombre de ses collègues du territoire.
« Les priorités porteront sur le lien entre la ville et l’hôpital, les soins non-programmés et la prévention. »
Alexandra Payen, présidente de la CPTS du Ternois
Maintenant que l’association est constituée, la deuxième étape consistera à élaborer un projet de santé : « Nous allons nous réunir début juillet pour discuter des actions à mettre en œuvre en fonction des besoins du territoire, mais nous savons déjà que les priorités porteront sur le lien entre la ville et l’hôpital, les soins non-programmés et la prévention. Nous aurons des réunions sur tout le territoire pour aller à la rencontre des professionnels, apprendre à mieux nous connaître et voir comment chacun travaille, avec ses contraintes. » Si la désertification médicale reste une réalité, l’émergence de la CPTS devrait permettre de soulager les professionnels déjà présents et ainsi d’améliorer leur quotidien professionnel et la prise en charge des patients. Déjà trente-trois CPTS ont vu le jour dans les Hauts-de-France et celle du Ternois fonctionnera d’autant mieux qu’un maximum de professionnels la rejoindront : « Tous sont les acteurs du secteur médical et paramédical, que ce soient les individus ou les structures, sont les bienvenus. C’est tous ensemble que nous irons au bout de ce projet : les professionnels ont envie de s’investir car la démarche répond à leurs besoins. »
