Conscients de l’urgence écologique, les lycéens se mobilisent pour la planète

« Désolé pour le dérangement, on essaie de sauver la planète. » A l’intérieur de la maison des lycéens, billard et babyfoot ont été remisés dans un coin : en cette journée mondiale de la mobilisation de la jeunesse contre le changement climatique, quatre élèves de 1ère S organisent un après-midi d’échanges sur le changement climatique et l’environnement. « On s’y est pris trop tard pour faire une marche dans la ville, explique Suzanne, l’animatrice du débat. Mardi, le ministre de l’Éducation a proposé d’organiser des débats dans les établissements. On s’est dit que ce serait une bonne idée. » La dynamique lycéenne et ses camarades Léa, Eva et Jean ont placardé des slogans drôles ou poétiques dans l’établissement, diffusé sur la télé du grand hall le discours de Greta Thunberg, Suédoise de quinze ans qui a lancé un mouvement mondial en faisant grève de cours chaque vendredi depuis le mois d’août. C’est par ce discours que s’ouvre le premier débat devant deux classes de seconde, histoire de bien poser le sujet. Suzanne demande alors à son auditoire ce qu’il pense des propos de la jeune Suédoise. « Les politiques parlent de chiffres, de croissance, c’est totalement abstrait. Mais ils ne prennent pas soin de leur terre nourricière », lance un élève, suivi par un autre : « On se demande tous ce qu’on pourrait faire, mais on peut forcément faire quelque chose. » L’auditoire semble déjà convaincu. Suzanne dresse un terrible tableau de la situation, s’appuyant sur des schémas, dessins et photos : « Les ours polaires ont de moins en moins de territoire et ils commencent à aller dans les villes. En Sibérie, la fonte du permafrost libère du CO2 qui accélère le réchauffement global, mais aussi des virus inconnus ou oubliés : deux mille trois cents rennes sont déjà morts à cause de l’anthrax. » Ça fait froid dans le dos et lorsque Jean explique les phénomènes qui engendrent la montée du niveau des mers, le futur des lycéens apparaît bien terne.

« Il faudrait changer les mentalités de tout le monde, ça paraît compliqué. »

« On vous a seulement exposé quelques faits, il y en a beaucoup d’autres. Maintenant, on voudrait trouver des solutions ensemble, voir ce qu’on peut faire aussi bien chez nous qu’au lycée », lance l’animatrice. Une première élève propose : « Un truc super simple, ce serait de tous avoir des composteurs pour les déchets organiques. Les mairies peuvent aider les habitants à s’en procurer. » Les propositions fusent : « Avoir de la lumière dans les rues à quatre heures du matin, ça n’a pas trop d’intérêt » ; « Quand il fait beau, on peut prendre le vélo plutôt que la voiture. En plus, on peut faire ça entre potes, c’est plus sympa » ; « Sans forcément devenir végétarien, on pourrait manger moins de viande ou de la viande de meilleure qualité en allant voir les petits producteurs locaux ». Éviter la surconsommation, arrêter les énergies fossiles, se débarrasser des multiples emballages, ce ne sont pas les idées qui manquent, mais un lycéen tempère : « Il faudrait changer les mentalités de tout le monde, ça paraît compliqué. » Dans la salle, les élèves sont unanimes sur la nécessité de changer les choses. Ceux qui ont pris la parole sont même très bien informés sur les sujets environnementaux : après tout, c’est de leur futur qu’il s’agit et de celui de leurs enfants. La demi-heure est déjà passée, le groupe suivant attend derrière la porte et Suzanne doit conclure avec un message d’espoir : « Vos idées vont servir, nous allons les envoyer sur une plateforme et elles seront remontées au gouvernement. On fera aussi une journée sur l’environnement avec des ateliers au mois de mai, pour tous ceux qui veulent apprendre et faire quelque chose. » En espérant que d’ici le mois de mai, il ne sera pas trop tard pour sauver le monde.

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