Canton de Saint-Pol : largement en tête, le duo Bachelet-Gaillard sera face à l’extrême-droite au second tour

« On vire largement en tête, mais on ne va pas crier victoire avec un tel taux d’abstention, il faut rester humble », tempère Claude Bachelet. Le conseiller départemental sortant et sa colistière, Ingrid Gaillard, ont obtenu 49,04 % des suffrages exprimés dans le canton de Saint-Pol. Néanmoins, quand bien même ils auraient dépassé la barre des 50 %, ils auraient dû en passer par un second tour, compte tenu du faible taux de participation – seuls 41,01 % des électeurs se sont déplacés – puisqu’il leur aurait fallu réunir au moins 25 % des inscrits. « C’est ce qu’on craignait, surtout dans les bourgs plus que dans les villages. Il faut éviter qu’il y ait encore plus d’abstention dimanche prochain », prévient Claude Bachelet sortant, approuvé par sa colistière : « On avait l’espoir que les départementales ramènent les gens aux urnes. On a un écart assez confortable, mais on regrette ce niveau d’abstention. » Même si la partie n’est pas encore gagnée, Claude Bachelet voit dans ce résultat une reconnaissance du territoire : « Depuis six ans, on a quand même fait du boulot au département. On est sur le terrain et ce qui me rassure, c’est de voir que quand on n’est pas du territoire, c’est plus compliqué… Certains jouent sur les peurs des électeurs alors que le département est justement là pour protéger. Les habitants nous ont soutenus au premier tour et il ne reste qu’une petite longueur pour arriver au bout. »

« Nous sommes de nouvelles têtes dans le canton et nous n’avons pas fait un si mauvais score : nous sommes quand même au deuxième tour »

Bruno Roussel, candidat Rassemblement National dans le canton de Saint-Pol

Le duo Bachelet-Gaillard sera donc face à celui du Rassemblement National, emmené par Bruno Roussel et Lydie Surelle. Ces derniers ont totalisé 26,85 % : « Entre ce qu’on entend sur le terrain et ce qu’on voit aujourd’hui, c’est totalement différent. Les gens ont préféré voter pour une liste de droite qui se conjugue avec la République en marche. Ils ont caché leurs étiquettes. Nous, nous n’en avions qu’une seule : celle du Rassemblement National. Nous sommes de nouvelles têtes dans le canton et nous n’avons pas fait un si mauvais score : nous sommes quand même au deuxième tour », souligne Bruno Roussel, évidemment déçu du résultat mais pas démobilisé : « Il nous reste une semaine, on va se battre. On ne sait jamais. Il faut que les gens se mobilisent plus s’ils veulent du changement », espère Lydie Surelle. Arrivés troisièmes, Ginette Beugnet et Hubert Degrève ont plafonné à 13,30 %. Ce dernier est déçu du résultat mais passe déjà à autre chose : « C’était une expérience comme une autre. Le changement fait peur dans ce canton, c’est l’impression que j’ai eue durant la campagne. Il n’y a pas cette envie de changement dans les petits villages.  Il y aura d’autres échéances comme les législatives dans un an, pour la 4e circonscription. Là-bas, je serai sur mes terres », annonce déjà le maire de Tubersent, qui ne donne pas de consigne de vote pour le deuxième tour : « Les Ternésiens sont assez grands pour choisir. Si on donnait une consigne de vote, ça deviendrait politique alors qu’on est sans étiquette. »

« Notre position est claire : il faut battre le Rassemblement national. C’était notre priorité et je pense que nous pouvons être fiers de l’avoir fait reculer à Saint-Pol. »

Raphaël Mequignon, candidat PCF pour le canton de Saint-Pol

En revanche, du côté du Parti Communiste, arrivé quatrième avec 10,81 % des suffrages, aucune hésitation : « Notre position est claire : il faut battre le Rassemblement national. C’était notre priorité et je pense que nous pouvons être fiers de l’avoir fait reculer à Saint-Pol. J’espère que les électeurs écouteront leur cœur et qu’ils feront battre l’extrême-droite », lance Raphaël Mequignon, en duo avec Marie-Lise Rigaux. Cette dernière se désespère des niveaux d’abstention, mais le candidat tire des enseignements positifs du scrutin : « On est tout de même satisfaits du résultat. On aurait peut-être pu faire mieux avec une véritable union de la gauche, mais il fallait prendre des décisions. On aurait préféré faire plus forcément, et même être au deuxième tour, mais nous avons fait un bon score à Saint-Pol et nous avons fait mal au Rassemblement National. » Pour eux, la campagne des départementales est terminée : « Mais la lutte continue ! », lance Raphaël Mequignon dans un sourire.


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