« Nous avons un menu Tim-Frip’, avec une chemise en plus. Ça fera donc 4,50 euros. On vous offre un café et une part de tarte ? » La Barak à Fripes a régalé ses premiers clients à Floringhem : la friperie itinérante de ATRE – Artois Ternois récupération emploi – est enfin passée du projet à la réalité avec la mise en place d’une boutique éphémère le temps d’un après-midi. Ainsi, une équipe de ATRE a investi la salle du stade de Floringhem pour y installer des dizaines de vêtements de seconde main pour femmes, hommes et enfants, mais aussi pour que les habitants puissent apporter leurs propres fripes : pour cette première, trente-cinq kilos de tissus ont été récupérés. « On pèse tout pour évaluer l’impact qu’on peut avoir et pour sensibiliser les gens sur la pollution générée par les vêtements. Au niveau de ATRE, on s’est interrogés sur notre rôle et on a voulu apporter des solutions, pas seulement dénoncer les problèmes. Avec la Barak à Fripes, on cherche à limiter l’impact environnemental autour du textile et sensibiliser les habitants sur ces sujets », détaille Magalie Segond, qui anime la joyeuse équipe de vendeurs.
« Notre objectif n’est pas de faire du chiffre. Il s’agit plutôt de ramener un peu de vie sociale dans les communes du Ternois et d’échanger avec les habitants. »
Magalie Segond, encadrante chez ATRE
En effet, la Barak à Fripes est aussi un moyen de développer de nouvelles compétences pour les salariés en insertion qui apprennent à trier le linge, à reconnaître les tissus, à coudre, réparer, transformer des vêtements de seconde main, sans oublier la relation avec les clients : « Quand des gens partent en disant “À bientôt !” et qu’on les revoit ensuite, je suis contente. Les clients n’imaginent pas tout le travail qu’il y a autour : on a bien bossé, il nous a fallu deux jours pour tout préparer. Quand je vois le résultat, je suis très fière d’être là », s’enthousiasme l’intarissable Cindy. Les salariés ont d’ailleurs été associés à l’élaboration du projet et se sont amusés à décliner différents aspects du concept de la Barak à Fripes. Ainsi, cinq menus sont déjà proposés, inspirés des styles vestimentaires des encadrants : le menu Tim-Frip’ comporte une chemise, un pantalon et une paire de basket (mais pas les dreadlocks) ; tandis que l’Auré-Frip’ est constitué d’une robe, d’un chapeau et d’une paire de ballerines (idéalement à fleurs). Les ensembles peuvent être complétés avec de petites, moyennes, grandes, voire très grandes fripes, de 0,50 à 4 euros. Bref, il y en a pour toutes les tailles, tous les styles et surtout tous les prix : « Bien sûr, ça permet aux habitants de s’habiller à moindre coût, mais notre objectif n’est pas de faire du chiffre. Il s’agit plutôt de ramener un peu de vie sociale dans les communes du Ternois et d’échanger avec les habitants », insiste Magalie.
Bientôt un camion pour sillonner le Ternois
D’ailleurs, pour cette première boutique éphémère, la municipalité de Floringhem a proposé une salle à côté des nouveaux jardins partagés mis en place avec le CPIE – Centre permanent d’initiatives pour l’environnement, sur l’ancien terrain de football : « Notre objectif est de créer un lieu de vie et avec une démarche environnementale. Notre projet municipal rejoint celui de ATRE », remarque Christophe Coppin. Le maire de Floringhem et son équipe n’ont pas hésité à répondre l’appel de l’association : « J’ai rencontré le maire, ses adjoints, la secrétaire de mairie pour leur présenter notre projet et ils ont tout de suite accepté. Ils ont participé à la communication en distribuant des tracts dans les boîtes des habitants », souligne Magalie, qui a démarché des communes littéralement aux quatre coins du Ternois : « ATRE est bien implanté à Saint-Pol et à Frévent, les gens nous connaissent. On souhaite donc aller aux extrémités du territoire pour toucher d’autres personnes, plus éloignées de notre site. » Ainsi, la prochaine boutique éphémère ouvrira à Anvin l’après-midi du mardi 17 mai et le matin du mercredi 18, puis le mercredi 8 juin (10-12h30/14h30-19h) chez Vivabio à Haute-Avesnes. D’autres haltes devraient être programmées à Auxi-le-Château et à Aubigny-en-Artois dans les mois à venir : « Pour cette première année, on va plutôt travailler sous la forme de boutique éphémère, mais on a toujours pour projet d’avoir un véhicule pour sillonner le Ternois et aller à la rencontre des habitants. »