Anvin : social et solidaire, Tout en palettes fait feu de tout bois

Le garage de la mairie d’Anvin s’est transformé en atelier depuis qu’il accueille Tout en palettes. Pas encore une entreprise, bientôt une association, pour l’instant, un groupe de cinq bénéficiaires du RSA décidés à provoquer le destin. Depuis le mois de décembre, ils se sont lancés dans la fabrication de meubles et d’objets à partir de palettes de bois : « Tout est basé sur les palettes. On peut réaliser sur mesure des bancs, des portes de jardin, des cabanes… Nous devons proposer des choses originales et sur mesure, sinon les gens iront voir ailleurs », explique Jean-Jérôme Nunes, avec un joyeux accent portugais. Ses talents de menuisier ne sont plus à prouver : il a construit son propre chalet à Heuchin, où l’équipe a fabriqué ses premiers meubles. « Lors d’une visite à la maison de retraite de Saint-Pol, nous avons rencontré des résidents en fauteuil qui souhaitaient jardiner. Nous avons créé pour eux des carrés potagers surélevés, ainsi qu’un sapin de Noël qu’ils pourront utiliser chaque année », raconte Jean-Jérôme, en montrant fièrement les photos de leurs réalisations. Encouragé par cette première réussite, le petit groupe décide au mois de décembre de se lancer.

Un atelier temporaire dans le garage de la mairie d’Anvin

Jean-Jérôme assure l’essentiel de la menuiserie, mais il est épaulé de Francis Legay, Mickaël Cavalier et Patricia Fosseux, tous habitant à proximité d’Anvin. Chacun scie, cloue, ponce, peint les palettes fournies par la ressourcerie ATRE. Le groupe compte aussi dans ses rangs Simone « la Grande » de Saint-Pol, qui ne peut malheureusement pas venir à l’atelier : « La mobilité est un vrai problème pour les personnes au RSA, regrette Justine Dublicq, qui accompagne le groupe pour Passeport Formation. La démarche visait à leur trouver des choses à faire, à leur montrer que tout le monde peut être utile. Ils étaient très fiers de leurs réalisations pour la maison de retraite », souligne la formatrice qui a financé les prospectus et l’achat du matériel. Preuve s’il en fallait qu’elle croit au projet de ses protégés. Elle a également accompagné Jean-Jérôme pour solliciter la mairie d’Anvin qui met son garage à disposition. L’hospitalité de la mairie est bienvenue, mais n’est qu’une solution provisoire. Les travaux de menuiserie sont réalisés dans un local fermé, sans aération, et des masques de protection leurs seraient bien utiles.

« On peut tout faire, il suffit de nous donner les dimensions et on s’en charge »

Les hardis menuisiers ne se préoccupent pas vraiment de leurs conditions de travail, l’essentiel pour eux étant de lancer leur activité : « Si on avait notre propre atelier, on pourrait entreposer notre matériel, travailler quand on le souhaite, présenter nos créations, remarque Patricia. Il faut que nous vendions assez pour payer un local. » Jean-Jérôme se montre confiant : « On peut tout faire, il suffit de nous donner les dimensions et on s’en charge. On regarde aussi ce qui se fait ailleurs pour proposer un prix plus intéressant. On travaille surtout pour des particuliers, on aimerait aussi toucher les entreprises et les collectivités. » Le groupe a déjà réalisé un présentoir de fruits et légumes pour un magasin solidaire, une étagère à chaussures et cinq projets se profilent. La grande niche a trouvé preneur et bientôt des enfants pourront s’amuser dans leur nouveau bac à sable tout en palettes.

Suivez leurs nouvelles réalisations sur leur page Facebook.

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