Parler de la pluie et du beau temps est une activité essentielle pour le Syndicat mixte Canche et Authie – Symcéa. Chargée de la prévention et de la lutte contre les inondations, la structure a organisée une soirée de conférences à l’occasion de la journée mondiale de la météorologie : « On entend beaucoup parler de météo, de changement climatique. On avait envie de poser le débat et de partager les connaissances sur le sujet pour faire évoluer notre regard sur les risques d’inondation et inviter les habitants à être des acteurs de la prévention », explique Grégoire Jacquesson. Chargé de mission pour le programme d’actions et de prévention des inondations, il se plaît à rappeler qu’il ne suffit pas de réaliser des bassins de rétention un peu partout pour être efficace et insiste sur la nécessité d’avoir une approche globale des risques, en impliquant tous les acteurs du territoire, à commencer par les citoyens. Face aux changements climatiques et aux événements extrêmes appelés à être de plus en plus récurrents, il apparaît nécessaire d’anticiper et pour cela de comprendre la météorologie.

Pour découvrir cette science à part entière, le Symcea a remis à six collèges un pluviomètre et présenté le programme “Écol’eau” : les collégiens sont ainsi invités à relever quotidiennement la pluviométrie et à saisir leurs résultats dans une base de données partagées. L’opération fera peut-être naître quelques vocations de météorologues, comme celle qui anime Émilien Briet, venu à Auchy-les-Hesdin partager sa passion. Cet étudiant de vingt-et-un ans anime depuis 2017 la page Facebook “Météo de la Somme”, suivie par plus de trente mille personnes et alimentée par ses propres observations, tirées de sa station météo. « Il existe d’importants enjeux autour de la météorologie : 70 % de notre économie y est sensible », a souligné le jeune homme, avant d’expliquer les méthodes utilisées pour réaliser les bulletins météo, les modèles numériques, les différences entre les prévisions expertisées et automatisées…

« Les prévisions avec une analyse humaine sont bien meilleures que les automatiques. La plupart des données météorologiques sont librement accessibles, mais il faut une certaine expertise pour les interpréter. La météo prévoit le temps qu’il peut faire, non celui qu’il va faire », a insisté Émilien Briet devant une quinzaine de personnes, dont trois autres spécialistes venus partager leur expertise. Si la présentation du jeune météorologue autodidacte a permis de vulgariser les principes de la météorologie, les intervenants suivants étaient de plus en plus pointus, et certaines explications nécessitaient de solides connaissances mathématiques. Néanmoins, cette soirée a permis de balayer le vaste domaine d’études que représente la météorologie et de mieux appréhender les mécanismes naturels à l’œuvre. S’il est impossible de contrôler le climat, mieux le comprendre est une première étape pour prévoir et anticiper les risques naturels.